L’agroalimentaire est un grand secteur d’activité dans lequel la France est reconnue internationalement.
A côté de grands groupes internationaux, des entreprises leaders, ETI ou PME, identifient aujourd’hui de formidables opportunités d’évolution de leur organisation et de leurs compétences.
Un contexte de forte pression économique
En amont du secteur, la forte volatilité du coût des matières premières est amplifiée par la géopolitique et la spéculation sur les commodités. La remise en cause des aides de la Politique Agricole Commune fragilise également certaines filières. En aval, la négociation annuelle avec les principales centrales d’achat de la grande distribution, si elle a règlementairement gagné en clarté, n’a rien perdu de sa brutalité. Les seuls échappatoires pour les industriels semblent être la Restauration Hors Foyer, les Marques De Distributeur, l’international, quand ce n’est pas le développement de leur propre filière de distribution (Nespresso).
De nombreuses concentrations à venir
Dans ce contexte, plusieurs facteurs poussent à la concentration : recherche de massification dans les achats et d’économies d’échelle dans la production, consolidation de parts de marché et de marques fortes pour mieux peser dans la négociation avec la grande distribution, intégration verticale au sein de filières, internationalisation. Ceci est amplifié par le nombre élevé de successions de PME familiales, souvent fragilisées.
Ce nouvel agenda stratégique des entreprises agroalimentaires suppose souvent un saut de compétence dans leur comité de direction, voire dans leur gouvernance.
De l’export à l’international
L’enjeu consiste à passer de la gestion marginale de quelques commandes à l’export d’une PME à une organisation susceptible d’accompagner ses grands clients dans leurs activités internationales, puis à une organisation de groupe structuré par pays ou par zone servant chaque marché géographique de façon mature en termes de marketing, de commerce, de production industrielle. Ces mutations ont été réussies par quelques entreprises agroalimentaires françaises en une dizaine d’années, souvent par des réorganisations très volontaristes et par des recrutements de dirigeants et d’experts de haut niveau, en allant chercher les plus performants dans des industries voisines rompues à l’international et aux organisations matricielles.
De la logistique à la supply chain
L’industrie agroalimentaire a certes des contraintes propres fortement structurantes en matière de logistique : traçabilité, normes sanitaires, dates limites de consommation courtes… Néanmoins, elle doit faire de la gestion nécessaire des prévisions, des stocks, des entrepôts et des transports non seulement un facteur de compétitivité de ses coûts mais aussi un facteur de différenciation vis-à-vis de la distribution (à l’image du GIE des Chargeurs de la Pointe de Bretagne qui mutualise une partie de la logistique de Henaff, Chancerelle, Locmaria,…). Là encore, il s’agit souvent de faire émerger la supply chain comme une fonction stratégique au sein du comité de direction, et d’y mettre compétences et potentiel.
Du marketing produit à la connaissance du consommateur
Comme pour l’ensemble des biens de grande consommation, la simple optimisation du produit, de son prix, de la promotion, de la publicité et de sa distribution n’est bien souvent plus suffisante. Il s’agit maintenant de mieux travailler en coopération avec les acteurs de la distribution pour intégrer les attentes du consommateur, définir des « univers » de consommation au sein desquels ont lieu les arbitrages et les optimisations. Les industriels de l’agroalimentaire s’enrichiront en intégrant des compétences en « category management », sans doute issues du monde de la grande distribution.
D’une croissance externe opportuniste à un « corporate development » volontariste
Fonction régalienne, souvent domaine réservé de l’actionnaire et/ou de la direction générale, l’identification, l’acquisition puis l’intégration d’entreprises cibles peut rapidement devenir une responsabilité à temps plein, a fortiori si l’exercice se fait dans un cadre international. Nous avons ainsi participé, avec plusieurs de nos clients, à l’émergence d’une petite équipe dédiée, en interne, à de tels projets.
Secteur réputé peu sensible aux crises économiques, l’agroalimentaire a évidemment de beaux jours devant lui en France. Pour réussir sa mutation, il devra ouvrir ses équipes dirigeantes aux meilleures pratiques d’autres industries et intégrer des compétences et des hommes d’autres secteurs. Avec nos partenaires d’ECI Group, nous avons une vraie expérience d’accompagnement des ETI à l’international, notamment aux États-Unis et au Brésil.